Recherche Une prairie génétiquement diversifiée s’adapterait mieux au changement climatiqu
Des chercheurs de l’Inrae estiment que la diversité génétique des prairies est un levier d’adaptation au changement climatique. Ils sont arrivés à cette conclusion grâce à leurs travaux d’identification de gènes, notamment sur le ray-grass anglais.
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Dans un communiqué de presse paru le 12 mars 2021, l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) met en lumière le potentiel de la diversité génétique présente dans les prairies pour mieux s’adapter au changement climatique.
C’est dans le cadre du projet GrassLandscape (1) que l’institut et ses partenaires ont pu utiliser une collection de graines de plantes conservées depuis plus de 40 ans dans leurs centres de recherche respectifs, en vue d’un travail d’identification de gènes.
Le ray-grass anglais fut plus particulièrement étudié pour « comprendre l’origine génétique de son adaptation naturelle à une vaste gamme de variations environnementales, notamment climatiques », précise le communiqué.
374 gènes potentiellement impliqués
469 échantillons de cette graminée, de toutes les régions de l’Europe, ont été analysés, permettant d’identifier « 633 portions d’ADN liées à l’adaptation au stress des hivers froids ou des longues sécheresses estivales, dont 374 ont pu être associées à un gène connu ».
Ce travail a permis de cibler des régions du sud de l’Europe (dont le sud de la France) où la diversité génétique de cette espèce n’est pas suffisamment adaptée au climat à venir. « Des stratégies de migration assistée (2) et des méthodes de gestion appropriées des prairies devraient favoriser l’adaptation future de l’espèce et limiter son risque d’extinction locale », indique l’institut.
Ces résultats de recherche donnent également des perspectives pour la création de nouvelles variétés de ray-grass anglais, plus adaptées aux futurs climats locaux.
(1) Le projet de recherche européen GrassLandscape a impliqué les autres partenaires suivants : EPHE (École pratique des hautes études) en France, IBERS (Institut des sciences biologiques, environnementales et rurales) au Royaume-Uni, IPK (Institut Leibniz de recherche sur la génétique végétale et les plantes cultivées) en Allemagne, ILVO (Institut de recherche flamand pour l’agriculture, la pêche et l’alimentation) et Université de Gand en Belgique.
(2) « La migration assistée de la diversité génétique d’une espèce consiste à introduire une population adaptée à un environnement climatique donné dans un nouveau site où le climat futur sera proche du climat actuel du site d’origine de la population. »
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